Au Moyen ge, la maîtrise du temps devient rapidement une clé du pouvoir, disputée entre personnalités politiques et religieuses. A l’instar de Saint Benoît, dont l’ordre définissait des heures dites « canoniques » consacrées à la prière, à l’étude ou aux travaux manuels, tous les ordres religieux adoptèrent des horloges pour régler la vie au sein de leurs monastères. Tour à tour, les hauts dignitaires de l’Église catholique ont doté leurs cathédrales d’horloges astronomiques pour structurer la vie chrétienne, comme on peut encore le voir aujourd’hui à Beauvais, Bourges, Strasbourg et Lyon.
Rois et seigneurs, détenteurs du pouvoir politique, contestent cette maîtrise du temps par les autorités religieuses et sont prêts à tout pour l’arrêter. A Paris en 1370, le roi Charles V ordonne à l’horloger lorrain Henri de Vic de construire l’une des premières horloges publiques pour le Palais de la Cité. Il ordonna alors que toutes les horloges du royaume soient synchronisées avec lui et continua désormais à installer d’autres horloges afin de maintenir la suprématie du temps et le pouvoir de la royauté sur la religion. Aujourd’hui encore admirée, l’horloge du Palais de la Cité est encadrée de deux grandes statues allégoriques représentant la Loi et la Justice. Depuis le XIVe siècle, elle a connu de nombreuses restaurations dont la dernière a été achevée en 2012.
« L’heure de la maitrise du temps. »